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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 12:23
Billet du «Point» : Eva Joly dénonce une «attaque raciste»

L'éditorialiste Patrick Besson a raillé dans «Le Point» l’accent de la candidate EE-LV à la présidentielle, Eva Joly, provoquant des réactions indignées.

Eva-Joly.jpg
Je m'inquiétais,dans un mail précédent, du choix d'une juge (et quelle juge!!) comme candidate d'EELV à la présidence. J'y développais l'idée que l'exigence de justice, s'accompagnant d'une pulsion punitive envers lescorrompus (ce que l'écrivain Muray appelait "envie de pénal") tel qu'il s'incarnait dans la figure d'Eva Joly, me faisait penser à un remake soft de la Vertu façon Robespierre et de son bras armé, la Terreur. Certains ont dû penser que j'exagérais encore, en voyant poindre le totalitarisme partout, y compris chez les gentils verts et Mélanchonistes, qui nous promettent que cette fois, c'est juré, promis, leurs antécédents libertairespour les premiers, trotskystes pour les seconds, nous prémunissent contre les tendances liberticides de leurs prédecesseurs léninistes et staliniens.

L'actualité récente, j'en ai bien peur, me donne un peu raison. Ce n'est passeulement la sémillante Eva qui prononce des sentences terribles du haut de son piedestal de "Kommandeuse" des vertueux à l'encontre de PatrickBesson, qui a osé commettre un billet se moquant de l'accent de la candidate écologiste, mais Cécile Dufflot, Mamère et tout l'appareil des verts qui décrètent que le billet de Patrick Besson (pas Eric) est raciste. Carrément !!! Comme si cela ne suffisait pas, SOS racisme, Mélanchon (qui a commis unlivre intitulé "Qu'ils s'en aillent tous"... tout un programme qui fleure bon son Poujadisme !!!) et le front de gauche emboitent le pas...

Mais chers accusateurs, si le billet en question est de nature raciste, que ne portez-vous plainte ? Eva - qui ne porte pas plainte non plus - devrait pourtant vous aider à le faire, elle qui connaît si bien la loi, qui a même été choisie pour "purifier" la vie politique de toute scorie "réactionnaire".

Ou bien votre réticence à avoir recours à la justice vient-elle du fait que l'on pourrait vous reprocher, lors du procès, une indignation sélective lorsque la caricature des accents, les défauts d'élocution ou physique de personnagesqui ne sont pas de votre camp, sont moqués en permanence ?

En effet, la vigilance républicaine des tenants de lanouvelle vertu (l'empire du bien disait Muray) à l'encontre de quiconque ose faire de l'humour envers les communautés ou ose se moquer des travers des hommes et femmes politiques s'applique-t-elle à tous également?

Il semblerait que non, car je n'ai pas souvenir de protestations émanant des verts ou de Mélanchon lorsque le président est traité de nain, lorsque l'acccent méridional de Gaudin est imité, ou lorsque Rachida Daty fait des lapsus libidineux révélateurs (fellation pour inflation..). On peut même ricaner sur le physique "de fouine" de Zemmour sans que personne chez les verts ou au Front de Gauche, à ma connaissance, ne s'émeuve publiquement de la tonalité antisémite de la comparaison. Normal, c'est un "réac". Il l'avait bien mérité n'est-ce pas ? N'avait-il pas été condamné pour "incitation à la haine raciale" (rien que ça !!) pour avoir fait remarquer que la plupart des dealers des cités étaient noirs ou arabes.....(Voir à ce sujet l'article mis en ligne sur ce blog).

 

De la même manière, toute blague faite au second  (voire au quinzième) degré par un homme politique au sujet des minorités "visibles", qu'elle émane d'un Ministre de l'intérieur ou d'un d'un homme de gauche (Walls) peut valoir à l'impétrant au mieux, le qualificatif de "raciste", au pire une condamnation pour incitation à la haine raciale, ceci, même lorsque ladite blague, dans l'esprit de celui qui la fait, vise à  déconstruire les stéréotypesraciaux ou communautaires . Que ceux qui n'ont jamais ri de la blague de Coluche feignant de s'émouvoir que "nos Arabes viennent manger lapain de nos Portugais" jettent la première pierre..

Notons d'ailleurs, pour faire bonne mesure et éviter les accusations de sympathies droitières qui ne manqueront pas de m'être adressées par ceux recevant cet article, que la droite, de son côté, ne se prive pas de traiter de "Germanophobe" quiconque ose faire un bon mot aux dépens d'Angela Merkel et de la rigueur germanique.

 

Je risque sans doute l'opprobre en prenant la défense de Patrick Besson et en réclamant le droit de déconner sans être immédiatement considéré comme un suppôt de l'extrême droite, mais tant pis, il se trouve que le billet de Besson (Patrick, pas Eric) me fait rire.

Afin de replacer ce texte dans son contexte historique et littéraire, il n'est pas inutile, d'ailleurs, de rappeler que Besson fait implicitement référence, en commettant cette petite parodie bien inoffensive, au Cousin Pons, roman de Balzac. L'écrivain fait parler systématiquement Shmücke, l'ami du personnage principal, en transcrivant  phonétiquement son accent alsacien. Il procède de cette manière, non pour le ridiculiser,mais au contraire par empathie et tendresse envers ce héros positif dans la galerie de portraits balzacienne :

Extrait du Cousin Pons de Balzac : « Che le sais...mais sonchez Que l'on en juge par cet extrait  dans lequel l'auteur fait parler systématiquement le compagnon du cousin avec un fort accent alsacien (que che zuis zeul sur la derre, sans ein ami. Fous qui afez bleuréBons, églairez-moi, che zuis tans eine nouitte brovonte, ed Bons m'a tit quej'édais enduré te goguins... »

 

On trouvera enfin, ci-dessous, un extrait du billet de patrick Besson, publié dans le Point.

Les lecteursde cet article compareront les deux textes et jugeront s'il y avait lieu de faire tout un fromage médiatique à ce sujet.

Je me demande en effet si SOS racisme, EELV et sa candidate, le Front de Gauche ne se ridiculisent et n'ont pas recours à des invectives  de type stalinoïde en proférant à tout bout de champ des accusations de racisme envers tous ceux qui, tout en n'étant pasde leur bord politique, n'en sont pas moins des démocrates, tout comme eux prétendent l'être.

Pour convaincre les esprits chagrins et vigilants comme moi envers les résurgences toujours possibles des deux grands totalitarismes du vingtième siècle,  que  les"antiracistes" post-modernes sont plus démocrates que ceux qu'ils accusent des pires vilénies crypto-facistes, il faudrait qu'ils cessent de faire de faux procès d'intention, rappelant (sur le mode burlesque cette fois ilest vrai, l'Histoire ne se répétant jamais selon les mêmes modalités..) les pires heures des procès de Moscou et de Prague...

Cette façon de procéder me rappelle également les modalités employés par les sbires de Big brother dans le roman d'Orwell, 1984.

Dans le livre, tout comme dans un un passé bien réel, on "vaporise" les opposants" en les éliminant et en les faisant disparaître des images et de tout discours. Mais avant cela, leur disparition physique et symbolique est précédée d'une campagne de diffamation, leur attribuant toutes les trahisons et turpitudes politiques possibles. Ce faisant, le seul fait de les qualifier de "fasciste", de "social traitre", les rend infréquentables, les exclut du champ des interlocuteurspossibles. Ils deviennent des "intouchables". Il ne reste plus ensuite qu'à les supprimer réellement.

L'accusation de "racisme" a aujourdhui la même fonction de mise à l'écart, toute proportion gardée, que celle "d'ennemi objectif de la clase ouvrière" ou "d'espion à la solde des puissances impérialistes"  jouait dans l'URSS de Staline.

En démocratie, c'est beaucoup plus compliqué, heureusement ! On n'élimine pas ceux qui se sont rendus coupables de non conformité à la "novlangue" post moderne, mais une fois que l'on a été traité de raciste ou que le soupçon de flirt avec l'extrême droite est répété à l'envi par "l'empire du bien", on devient pestiféré, le soupçon devient vérité "objective". Si l'on ose prendre la défense des contrevenants et prétendre qu'ils ne sont pas racistes, on devient aussi infréquentable qu'eux.

Le tour est joué. On préfère se taire dans la majorité des cas, laissant les "justes" désigner quels sont les bons et les méchants.

 

Extrait du billet de Patrick Besson, dans le Point . Le clin d'oeil à Balzac est évident, mais, de toute évidence, certains accusateurs n'en avaient pas été informés... :

Zalut la Vranze ! Auchourt'hui est un krand chour : fous m'afez éluebrézidente te la République vranzaise. Envin un acde intellichent te ce beublequi a vait dant de pêdises tans son hisdoire, sans barler éfitemment te doudesles vois où il a bollué l'admosphère montiale afec tes essais nugléaires, maisauzi les lokomodives à fapeur, les hauts vournaux, les incenties de vorêt, lesparbekues kanzérichênes tans les chartins te panlieue, chen basse et tesmeilleures, che feux tire tes bires, tes peilleures c'édait te l'humour, parzequ'il ne vaut bas groire que l'humour z'est rézerfé aux Vranzais te souche.Donc, à la zuite te l'accitent d'afion où a béri le candidat UMB, te l'accitentte foidure où a béri le candidat BS, te l'accident d'audocar où ont béri leszept candidats zentristes, de l'accitent d'ascenzeur où a béri la candidate duFN en fizidant une zidé tifficile tu nord te Baris et te l'attaque cartiaquequi a mis un derme aux chours du candidat Vront de cauche lors d'une réuniongandradictoire afec Kristine Poudin, che me redrouve zeule en dête du bremierdour puisque la zeule touchour fifante. Che sais, zertains esbrits gomme cebeuble déchénéré n'en mangue bas, hélas - les Scandinaces, c'est audre chose,c'est moi gui fous le tis - medront en afant le garactère imbrombtu te monarrifée au boufoir, n'embêche que zelle-ci est gonblaitement légale etgonstitutionnelle, chai vérifié tans le gode cifil. Che n'héziderai bas à vousmèdre en examen et égrouer doute intifitu qui s'élèfera gontre la falitité duscrudin hisdorique te mai 2012. Gue cela zoit pien glair endre nous, Mestameset Messieurs les diskutailleurs xénophobes et bollueurs tont le bays ne feutplus, ainsi qu'il l'a mondré lors te cette élection."

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4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 16:51

hulot.jpgVu hier soir samedi 3/12, à la télé, sur la chaine parlementaire, une émission intéressante et qui va repasser cet après-midi dimanche 4/12 à 18h, ainsi que lundi 5/12 à 17h15, samedi 10/12 à 15h15 et dimanche 11/12 à 9h00  sur la même chaine parlementaire (LCP) pour ceux qui ont la TNT et sont intéressés.

Synopsis de l'émission ci-dessous tel qu'il est donné par la chaîne :

Synopsis : Nicolas Hulot, candidat malheureux aux primaires EELV qui ont vu la victoire d'Eva Joly, revient avec franchise sur cette expérience politique qui fut, de son propre aveu, douloureuse pour lui. Au fil de ce qui prend la forme d'un «testament d'une incursion en politique», l'ancien animateur de télévision s'interroge sur les raisons de son échec et livre son analyse, sans détour, du monde politique.

 

L'un des intérêts de l'émission - outre le fait qu'elle montre tout à la fois les erreurs commises par Hulot pour se faire accepter par la base écologiste, et dénonce  le sectarisme d'une partie des verts lors des primaires -, réside dans le fait que l'on y voit un responsable régional des verts interpeler Nicolas Hulot sur le nucléaire et sur son positionnement (" à gauche." ou au centre, ou à droite ?")

Je pense personellement que EELV a raté une occasion (historique ?) de s'ouvrir sur une frange de l'électorat gagnée en partie à la cause écologiste (en tout cas à certains points de l'analyse et des solutions préconisées par les verts..), mais réticente, précisément, envers l'idéologie post-gauchiste d'une partie de la base et de l'appareil. Cette idéologie, je crois, est perçue comme doctrinaire par un électorat non politisé, surtout lorsque l'on voit ledit l'appareil capable, récemment, de mettre de l'eau dans son vin afin d'avoir des sièges à l'assemblée. Pourquoi ce qui fut possible avec le PS ne le fut pas avec Hulot ?

Bien sûr, on me dira que c'était différent, que le choix d'un candidat n'est pas équivalent à la possibilité d'obtenir un groupe parlementaire à l'assemblée, qu'il n'y a pas accord sur tout avec le PS, qu'il ne s'agit pas d'un accord, etc..

Toute la langue de bois militante du monde ne parviendra pas à me convaincre qu'il n'y pas eu eu acceptation d'un compromis et les verts savent bien que Hollande est en retrait par rapport à ce que ce que disait Hulot,  c'est à dire que l'on pouvait discuter sur cette question, sans pour cela être un traitre à la cause, considéré comme un hérétique, mais qu'il se prononçait  pour une sortie du nucléaire après avoir pris conscience de ses dangers lors des événements de Fukushima. Hollande, lui, n'envisage pas cette sortie, mais simplement une diminution de la part du nucléaire dans la production d'énergie.

 

L'émission permet en tout cas d'y réfléchir et laisse la parole aux deux camps et à des thèses opposées,

Quant à la préférence pour mamie Joly, cette vengeresse masquée, ce Fouquier Thinville en jupon qui promet de laver plus blanc que blanc, je pense que la direction des verts a fait fausse route en mettant en avant la vertu et surtout en la faisant incarner par une juge candidate maladroite,  qui voudrait nous faire croire qu'en récupérant tout l'argent détourné par les corrompus, on pourrait résoudre les problèmes de la dette de l'état et nommer tous les fonctionnaires nécessaires au bon fonctionnement des services publics.  Lorsqu'une partie non négligeable des militants verts revendique ses antécedents, libertaires, gauchistes et révolutionnaires, je ne peux m'empêcher de penser, avec ce choix de candidate, à l'homme révolté de Camus,  et de voir se profiler, en arrière plan d'une lutte (légitime par ailleurs) contre la corruption, le masque grimaçant de la Terreur, ce "bras armé de la vertu" comme disait ce bon vieux Maximilien.

 

 

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 09:39

hessel.jpgDans un article du Canard enchaîné en date du 5/1/2011  (image ci-contre), un journaliste prétend comparer le prix Goncourt et le dernier fascicule de Stéphane Hessel.

Voir le lien ci-dessous pour pendre connaissance de l'article en question :

https://mail.google.com/mail/?shva=1#inbox/12d6582a7b9b5067

 

Mettre en parallèle ces deux textes dans une rubrique qui se veut "littéraire" n'a aucun sens  tant ils appartiennent à des genres différents. On comprend rapidement, en lisant l'article, que le journaliste ne s'intéresse pas du tout au livre de Houellebecq mais à la personalité du nouveau prix Goncourt et à ses déclarations dans les medias. Non, décidément, et bien qu'il y soit question de Houellebecq, il n'y a rien de littéraire dans l'article du Canard enchaîné. Depuis le début, ce journal critique l'auteur de Extension du domaine de la lutte et des Particules élémentaires, non sur ce qu'il écrit, mais sur quelques bétises qu'il a pu dire , les jours où il avait sans doute consommé trop d'alcool, ce qu'il fait très souvent. Si l'on devait juger les écrivains sur leur vie et non sur leur oeuvre, le Lagarde et Michard, n'aurait pas fait plus d'un demi-volume, et encore.... On peut d'ailleurs se demander si le journaliste qui a pondu l'article sur le nouveau Goncourt a bien lu livre puisqu'il s'en prend, comme dans d'autres articles du Canard consacrés à l'une de leur tête de turc littéraire favorite, à l'homme et non à son oeuvre.. Passons.......

En revanche l'article ne tarit pas d'éloge sur le nouvel opus de Stéphane Hessel, qu'il ne peut évidemment comparer à La carte et le territoire mais dont il apprécie visiblement le contenu.

Que dire sur le succès de librairie de Indignez-vous ? Qu'il a rencontré de nombreux lecteurs car exprimant ce que beaucoup de gens ressentent ? Sans doute. Que les recettes qu'il propose pour alller au delà de l'indignation sont pertinentes ? Cela me parait plus discutable. Contrairement à ce que certains détracteurs reprochent à l'ouvrage, je pense que l'indignation est légitime lorsque le sentiment de révolte contre l'injustice qu'elle exprime se traduit dans les faits par une action qui ne soit pas en contradiction flagrante avec la révolte telle que la définit Camus dans l'Homme révolté. Le philosophe montre bien la différence entre la révolte, qu'il respecte et qu'il prône, et la révolution qui, selon lui, nie le plus souvent les raisons de la révolte première celles qui firent se dresser les révoltés contre leurs opresseurs. le problème n'est donc pas l'indignation, mais les solutions suggérées par l'ouvrage.

La vie et les livres de Hessel ne sont évidemment pas en contradiction flagrante avec ce qui suscite son indignation . C'est un homme qui eut un itinéraire admirable, mais encore une fois c'est la posture nostalgique et passéiste, que l'on voudrait faire passer comme étonnément moderne, qui m'inquiète, pour la lucidité politique de nos concitoyens..

Pour revenir au succès de librairie, je pense que l'une des raisons de cet engouement, peu évoquée, réside dans la taille réduite du texte. Il est plus facile de lire un petit opuscule d'une trentaine de pages seulement, surtout si on lit peu ou jamais, et si l'on demande à un texte qu'il nous assène des certitudes bien joufflues ne risquant pas de nous faire douter. Lorsque, qui plus est, on frotte dans le sens du poil avec les meilleurs sentiments et intentions du monde et parfois dans celui du poujadisme ordinaire en s'en prenant aux politiques, aux riches, aux banquiers, on ne risque pas de déplaire.

La où ça ne va décidément plus, c'est lorsque l'on  préconise d'appliquer, pour le présent et le futur, les bonnes vieilles recettes de papa.  Je respecte beaucoup Hessel pour ce qu'il a fait, mais si l'avenir appartient désormais à de vieux radoteurs, au motif qu'ils furent des modèles dans le temps jadis, alors là, je m'incline. J'invite notamment les admirateurs de Indignez-vous à prendre connaissance de ses déclarations sur la Palestine et de l'indulgence (frôlant la sénilité..) qu'il montre à l'égard des terroristes palestiniens et du Hamas en particulier, condamnant Israël beaucoup plus que les pires islamistes. Il me fait penser à ces "spoutniks" (littéralement compagnons de route en russe) du PCF, satellites angélistes des pouvoirs totalitaires, utilisés et instrumentalisés par les pires régimes et leurs supporters dans les pays démocratiques dans le cadre du "mouvement par la paix". Ces braves et utiles compagnons de route déjà, servaient de caution humaniste à des partis et personnages beaucoup moins sympathiques, en quête de respectabilité et de crédibilité démocratique . Aujurd'hui, toute la classe politique progressiste, en mal d'idées nouvelles, se réfère en ce moment à Hessel et à son livre comme les gardes rouges brandissaient autrefois les pensées de Mao. Le nouveau petit livre rouge à l'attention de lecteurs d'un jour pour reader's digest politique est devenu le vademecum stratégique  dans la guerre de tranchées que continuent à livrer, en avançant masqués derrière les bons sentiments de Hessel, tous les nostalgiques d'une révolution néo marxiste n'osant plus dire son nom, ou ceux qui préconisent toujours aujourd'hui des solutions qui on fait la preuve de leur nocivité dans les pays communistes. On évite soigneusement de se référer au marxisme, même si le curriculum caché demeure identique. On se contente prudemment, derrière l'étandard généreux de Hessel, de se proclamer désormais, "résistants" contre le neo-libéralisme (qui nous mènerait évidemment inéluctablement vers le fascisme..), en attendant de pouvoir un jour nous refourguer les.  recettes économiques qui ont lamentablement échoué partout où elles ont été appliquées de manière systématique. L'échec récurrent des systèmes hyper étatiques où l'état régule trop et tout , ceci dans des pays pourtant aussi différents que l'étaient au départ ceux d'Europe de l'est, d'Asie, d' Afrique, d'Amérique latine, où il fut expérimenté à grande échelle et sur une durée significative n'est-il pas de nature à persuader ses sectateurs les plus zélés que Marx s'est trompé ?

Le libéralisme non régulé par l'état (qui n'est pas l'économie de marché..) a effectivement échoué lui aussi lamentablement, quoique de façon moins structurelle, plus conjoncturelle, que le communisme, n'en déplaise à Badiou, partout où ce second système fut mis en place. Mais ce n'est pas en appliquant le programme du CNR, très inspiré lui aussi par un PCF alors fortement inféodé à Moscou, que l'on trouvera des solutions aux problèmes qui nous sont posés hic et nunc, alors même que les pays du "socialisme réel" ont implosé sans même que l'occident capitaliste ait eu besoin d'agir...

Les grands principes dont parlent Hessel, qui ont inspiré les législateurs de l'immédiate après-guerre, ont effectivement débouché sur des mesures qui ont marché pendant trois décennies. Mais si les principes doivent demeurer d'actualité et continuer à inspirer le législateur, les mesures concrètes qui les ont actualisés dans les domaines économique et social ont été décidées dans un monde totalement différent du nôtre :  Une France peuplée de travaileurs pauvres, prêts à travailler pour des salaires modestes, comme en Chine et en Inde aujourd'hui, ainsi que  l'a rappelé l'économiste Cohen à l'émission animée par Pierre Arditi cette semaine à la télévision. Une France détruite, deux fois plus pauvre que l'Amérique à l'époque, aux salaires bien plus bas que ceux d'outre-atlantique, pouvant produire des biens qui s'exportaient assez bien et qui ne connaissaient pas la concurrence des pays émergents, qui à l'époque ne produisaient rien de ce qui faisait la suprématie économique de l'occident. D'ailleurs, tous les pays européens ne se sont-ils pas développés comme la France, avec des politiques économiques et sociales pourtant très différentes de celles pratiquées dans l'Hexagone ? Les grandes orientations du programme du CNR ont pu jouer un rôle dans la prospérité des trente glorieuses, mais en faire la principale (voire l'unique) raison de la formidable progression des niveaux de vie dans les années 50, 60 et 70 n'est pas sérieux. Et pourtant, est-il certain que ceux qui connurent ce formidable "bond en avant" avaient conscience du progrès en train de s'accomplir ? Moi qui ai vécu cette époque, je ne cessais d'entendre les gens se plaindre, dire que tout allait mal, qu'il y avait du chomâge, que la vie était de plus en plus chère, ceci alors même que le niveau de vie doublait tous les dix ans, que les jeunes que nous étions trouvaient du travail facilement à la sortie de l'école...

 

Selon Hessel et bien d'autres qui ont la mémoire courte, on démentèlerait aujourd'hui seulement le programme du CNR ? Comme si les différents pouvoirs et présidents qui se sont succédés depuis la fin de la guerre avaient attendu Sarko pour adapter (démanteler disaient déjà tous les nostalgiques archéos à l'époque) le programme du CNR aux réalités nouvelles d'un monde en perpétuelle évolution. A en croire le journaliste du Canard, on a l'impression que les "acquis" sociaux de l'immédiate après-guerre étaient encore tous en place avant l'arrivée de Sarkozy au pouvoir et qu'il fut le premier à les "démanteler".

Et De Gaulle que l'on encense maintenant ? Avec sa cinquième république ? N'a-t-il pas radicalement remis en cause le sytème politique, parlementaire, imaginé alors par le CNR ?

Et Mitterand en 83, avec sa rigueur et Delors comme 1er ministre, n'a-t-il pas pris acte de la situation nouvelle créée par l'augmentation des prix du pétrole  ? 

Croit-on vraiment que la gauche, si elle venait au pouvoir, s'inspirerait du programme du CNR pour nous sortir de la crise ? Veut-on nous faire croire que la politique économique de DSK différerait radicalement de celle du pouvoir actuel ?
Décidément, les peuples et les journalistes du canard ont la mémoire courte. Ou, plutôt,  concernant les journalistes du Canard, ils savent bien que les adaptations au monde moderne n'ont pas commencé récemment (voir la crise de la sidérurgie gérée par les socialistes), mais ils préfèrent faire "comme si", afin de pouvoir faire pleurer dans les chaumières avec une énième version de la théorie du grand complot, qui trouvera toujours des lecteurs friands de ces simplifications historiques dont raffolent les foules.

Je précise que  je n'ai pas voté Sarkozy et ne le ferai pas cette fois encore , mais vraiment, si ce que l'on me propose en échange comme credo de la nouvelle gauche, c'est le programme du CNR, alors "Nein Danke", comme disent les écolos allemands du Nucléaire. Je risque de m'abstenir aux prochaines élections........
 
Ci-dessous, un lien vers un article, dont je ne partage pas toutes les affirmations loin s'en faut (notamment sur le fait que les marchés financiers iraient spontanément vers la liberté et la démocratie), mais qui montre que l'on peut douter que tout ira mieux en se repliant sur le bunker idéologique du programme du CNR et en défilant derrière de vieux papys, qui furent admirables, mais font peut-être "le match de trop," comme on dit en foot
 
http://www.slate.fr/story/32189/indignez-vous-hessel-erreur-creux

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 09:23

zemmour.jpgJe ne suis pas un fan de Zemmour, mais je suis de ceux qui pensent que le poursuivre en justice pour les propos qu'il a tenu à l'émission d'Ardisson est ridicule. La LICRA, SOS racisme, l'union des étudiants juifs de France et le MRAP, qui se portent partie civile seraient plus crédibles, si ces associations s'indignaient également, parfois, des propos tenus par certains groupes de RAP dans leurs chansons (voir pièce jointe), qui eux, incitent vraiment, et de manière explicite, à la haine raciale et à la violence (contre la France et les blancs il est vrai, alors c'est moins grave n'est-ce pas... et puis, là, c'est de l'expression artistique, alors.....)
 
Ci-dessous un lien vers un article d'un prof de maths, qui, comme moi, n'a pas de sympathie particulière pour Zemmour, mais démontre par A +B que les propos du chroniqueur , en pure logique, ne disent absolument pas ce qu'on lui fait dire au procès. Et le mathématicien d'invoquer pour sa démonstration, Bayes, un mathématicien ayant énoncé son théorème en 1750 : En plus clair et pour appliquer la formule de Bayes à la polémique en cours, dire que la plupart des trafiquants sont noirs ou arabes n'implique pas que la plupart des arabes et des noirs sont trafiquants (voir l'article pour plus de précision..). Le mathématicien en conclut que Zemmour devrait avoir recours à un matheux pour sa défense. Pas con.....
Moi qui ne suis pas matheux, loin s'en faut, je me contenterai, au risque de me faire excommunier par la bien-pensance, de faire remarquer que ce qu'a dit Zemmour ne signifie pas que l'on pense que les noirs et les arabes ont un gène du trafic de drogue dans le sang, mais que pour des raisons sociales, économiques (exclusion, chômage..) et non culturelles ou génétiques... il n'est pas étonnant que l'on trouve plus de délinquants (et donc de trafiquants..) parmi ces populations. Il y a sans doute également plus de trafiquants chez les petits blancs pauvres que dans les classes moyennes.. Doit-on aller en justice pour avoir fait ce constat, lors d'une thèse de sociologie par exemple ? On a vu la tempête qu'avait provoquée le livre d'un sociologue pourtant sérieux ayant comparé la délinquance chez les jeunes issus de l'immigration, qu'ils viennent du maghreb ou du Sahel.
 
Ce procès fleure bon l'inquisition, Si ce que Zemmour dit est vrai - et tous ceux (j'en connais dans ma famille..) qui se sont approvisionnés régulièrement dans les cités pour acheter leur shit vous le confirmeront - et si Zemmour est condamné, il le sera pour avoir osé dire un fait avéré sans doute statistiquement, bien que ces statistiques ne soient pas publiées car politiquement incorrectes... Il pourra alors méditer les paroles d'un autre hérétique ("Et pourtant, elle tourne.."), accusé par une autre forme d'inquisition, mais qui elle aussi se fondait sur un postulat auquel elle pensait qu'il était criminel de toucher.
 
Le lien vers l'article du mathématicien => : http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/03/30/la-licra-contre-zemmour-revisez-vos-maths-par-jean-michel-claverie_1326184_3232.html#ens_id=1320193

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14 mars 2010 7 14 /03 /mars /2010 17:31

J'en ai un peu assez de l'utilisation faite des propos volés aux politiciens dans des vidéos filmées avec des téléphones portables et diffusées sur le net comme si les paroles de l'intéressé étaient à prendre au premier degré.
Ces lynchages médiatiques s'en prennent à tout le monde, de Heurtefeux à Manuel Walls, en passant par Frèche. Les gens les moins soupçonnables de pensées impures ne sont pas à l'abri d'une excommunication précédée d'un procès en sorcellerie où les principales (et parfois uniques) pièces à conviction sont quelques phrases ou mots maladroits, détachés le plus souvent de leur contexte, ayant échappé à la  vigilance de l'accusé, qui croyait pouvoir se relâcher un instant en ne voyant plus la forêt de caméras traquant ses moindres sourires ou grimaces pour les jeter en pâture à tous ceux qui sont plus friands des petites faiblesses des grands de ce monde que du contenu véritable de leur pensée .....
 
De plus, si la gouaille populaire ne peut plus s'exprimer à travers les quelques embardées des représentants du peuple s'exprimant parfois comme leurs électeurs, si cette gouaille est censurée par la chappe de plomb de la bienpensance, si les discours publics sont régis par une "novlangue" telle que celle décrite dans le 1984 d'Orwell, une "novlangue" bureaucratique aseptisée, certifiée conforme par l'idéologie dominante et le politiquement correct, alors il y a fort à parier que le petit peuple, se sentant dépossédé de ses modes d'expressions spontanés par "ceux de la haute", s'exprime dans les urnes de façon négative et contraire aux meilleures intentions des censeurs.
Je pense personnellement que les dérapages éventuels de cette gouaille  et du bon sens populaire sont moins dangereux pour la démocratie que la surveillance tatillonne des discours qui s'exerce aujourd'hui encore plus qu'avant à travers des nouveaux moyens de communication, qui deviennent les auxiliaires zélés de la nouvelle police de la pensée. Comme dans 1984, Big brother nous surveille désormais jusque dans notre chambre à coucher. Personne n'échappe à ses écrans de contrôle, qui ne sont pas seulement dans les caméras placées dans certaines villes, mais dans le téléphone portable de monsieur tout le monde.
Cette gouaille des comptoirs est au contraire, toujours à mon avis, le prix à payer d'une démocratie dynamique, comme le sont les blagues de mauvais goût que commettent parfois des comiques. Je ne parle pas ici de Dieudonné, qui lui n'a pas commis un simple dérapage et persiste et signe dans l'antisémitisme avec constance et obstination. 
De plus, cette gouaille salutaire s'exprimant dans les brèves de comptoir et les blagues d'un goût que les "prout prout ma chère" de tous poils, rêvant à un peuple bien élevé qui n'existe que dans leurs fantasmes, considèrent comme douteux, je la considère comme  le meilleur antidote contre la langue de bois déconnectée du réel et des problèmes que vivent concrètement les gens. Certains sociologues très sérieux, ayant analysé les blagues circulant dans les pays communistes, en ont conclut que ces histoires décrivaient la situation des gens (et celle du pays !!) bien mieux que la presse officielle. Beaucoup de ces historiens s'étant penchés sur l'histoire des pays communistes, ont pensé et écrit que ces blagues et la gouaille qui va avec, sont le seul exutoire permettant aux citoyens de pays totalitaires de survivre ou de ne pas sombrer dans la folie.
Je persiste à penser que nous ne sommes pas un pays totalitaire, n'en déplaise à certains qui veulent se faire peur et s'en persuader, mais je constate que nous nous plaignons sans cesse de cette langue de bois soporifique à souhait, tout en la provoquant en faisant sans cesse des procès d'intention aux gens qui sont amenés à s'exprimer publiquement, en raison de leurs responsabilités. Il faut savoir ce que l'on veut !!!!
 

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 10:31

mercredi 10 mars 2010

soweto.jpg
L'autre jour, France 2 avait programmé un excellent reportage sur l'Afrique du Sud, dans le cadre de la future coupe du monde de football.
Cette émission m'a confirmé que le film et le livre Disgrâce de Goetze, prix Nobel de littérature,  dont je parlais dans mon précédent article sur ce blog, sont certainement plus proches de la réalité que le film de Clint Easwood : Invictus.
J'ai été abasourdi d'entendre des noirs pauvres regretter l'apartheid au motif qu'il était plus facile de trouver du travail avant.......
Je ne révais pas, ce n'était pas les blancs déclassés que l'on voit dans le documentaire mendier dans la rue qui disaient cela, mais des noirs de Soweto n'ayant pas profité du nouveau régime et envieux de la réussite de ceux de leur communauté ayant réussi à monter dans l'ascenseur social .......
Certes, la plupart des noirs interrogés ne regrettaient pas le passé, mais beaucoup disaient que la fin du régime raciste n'avait pas changé grand chose à leur situation économique et sociale.

J'ai toujours du mal à entendre des gens regretter les dictatures les plus sanglantes.
Il y a malheureusement des nostalgiques des pouvoirs forts partout, des "ostalgiques" de la RDA en Allemagne, des archeo communistes en Russie, et bien sûr des jeunes gens rêvant d'un quatrième Reich.
Et chaque fois, pour ceux qui craignent la précarité plus que toute autre chose, c'est l'aspiration à un travail stable, à un statut ressemblant à celui des fonctionnaires, qui semble être plus important que la liberté obtenue après la chute de la dictature.
Effectivement, la démocratie (qui va avec l'économie de marché, bien que cette dernière puisse très bien s'accommoder de la dictature...) comporte cet inconvénient majeur, par rapport aux régimes communistes du passé, de ne pouvoir assurer un salaire aux travailleurs, de ne pas leur promettre qu'il pourront continuer à produire des marchandises dont personne ne veut, car trop chères ou technologiquement obsolètes.
Il y a aussi, chez nous, une partie de la classe ouvière et des chômeurs qui seraient prêts à troquer la liberté (dont ils ne font pas toujours un excellent usage..) contre un pouvoir fort leur assurant un travail à vie et leur promettant de punir ceux qui les avaient licenciés ou avaient participé à leur exploitation ou à leur licenciement : les patrons, les cadres, les politiques (qui sont tous pourris évidemment...) et bien sûr toute la cohorte de "collabos" ayant (si j'en crois ce que j'entends de plus en plus dans la rue, aux comptoirs et parfois sur les plateaux de télévision dans la bouche d'intellectuels..) vendu leur âme aux actionnaires, à la mondialisation, au libéralisme, ce nouveau nom nom par lequel on désigne désormais le capitalisme......

Prenons garde qu'à la faveur de la crise, les nouvaux prophètes (de tous bords..) n'instrumentalisent la colère des laissés pour compte de l'économie de marché pour parvenir à leurs fins...
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28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 08:39
Vous ne connaissez toujours pas Xavier Mathieu ? Vous perdez.. J'avais pourtant écrit un article sur lui, intitulé "Une seule solution, la révolution ?" A quoi ça sert, que Ducros se décarcasse ?  
Pour ceux qui suivraient toujours pas, c'est le responsable CGT de Continental qui a donné (en direct devant les cameras de télé) le signal de destruction d'une sous-préfecture à ses ouailles en s'entendant dire au téléphone que les revendications des licenciés n'étaient pas acceptées.
C'est aussi celui qui traite Bernard Thibaut, le responsable de la CGT de "racaille" pour avoir refusé de de dire que la destruction de la préfecture était "légitime". c'était le 17 août à France info. Voici la citation : "Les Thibault et compagnie, c’est juste bon qu’à frayer avec le gouvernement, à calmer les bases, Ils servent juste qu'à ça, toute cette racaille."
 
C'est également celui qui, chez F.O.G, (Franz olivier Gisbert) à l'émission  "A vous de juger", tient les propos suivants :
"La seule solution, c'est l'esprit révolutionnaire, c'est d'attraper tous ces enfoirés, les économistes, les têtes pensantes...qui nous racontent des bobards "
"Aujourd'hui la peur, elle est du côté des petits, mais un jour, elle va changer de côté, elle sera du côté des grands.."
"Nous le peuple, les salariés, les êtres humains
" (Les "responsables, les têtes pensantes" ne seraient-elles pas des "êtres humains" dans la taxinomie de Mathieu ? S'ils ne le sont pas, que sont-ils donc ? Des bêtes malfaisantes, qu'il faut éliminer ?)
Bref tout un programme de réjouissances qui a déjà été mis en oeuvre dans le passé, sous les 3ème Reich avec les juifs, (banquiers ou non, capitalistes ou non), en URSS, au Cambodge, en Chine pendant la révolution culturelle, avec le succès que l'on sait ......

Le porte parole du PS, Benoit Hamon, vient d'emboiter le pas à Mathieu hier sur BFMTV, qualifiant le directeur du pôle emploi de "canaille", au motif que ce dernier falsifierait les chiffres du chômage. L'impétrant se défend en faisant valoir que le système de calcul des demandeurs d'emploi est le même depuis 1995 et envisage de porter plainte pour diffamation. Si ce qu'il dit est vrai, on peut penser que le gouvernement Jospin s'est bien accommodé, en son temps, de ce mode de calcul... Affaire à suivre
De là à traiter le directeur du pôle emploi de canaille... Quelle mouche a donc encore  piqué Benoit Hamon, qui n'en est pas à sa première sortie intempestive à l'égard de responsables politiques ou patronaux.
S'il s'agit d'une bourde lui ayant échappé, il ne s'agit pas de la première et on peut se demander pourquoi Hamon reste à ce poste malgré les critiques qui lui ont déjà été adressées au sein de son propre parti. On se souvient notamment de l'affaire Mitterand, interlude médiatique pendant lequel Hamon fut accusé par certains de ses camarades de populisme et de démagogie, s'alignant sur Marine Lepen dans sa dénonciation de ceux qui, sous couvert de littérature feraient l'apologie de la pédophilie et du tourisme sexuel.........
Mais on peut penser que sa nomination et son manitien aux manettes de la communication du PS a été voulue par l'actuelle direction, précisément pour contrer les courants plus centristes du parti qui souhaitent une une alliance avec le Modem. Dans cette hypothèse, Hamon serait l'homme de la situation, étant, au PS, ce que Lefevre est à l'UMP en direction des électeurs du front national. : En envoyant des signaux "prolétariens" à l'extrême gauche et à la gauche de la gauche,on espèrerait récupérer leurs voix au deuxième tour des régionales, ne pas se faire dépasser par Europe écologie, et  faire avorter dans l'oeuf toute tentative de positionnement au centre gauche émanant des présidentiables modérés, que certains militants de base et la très contestée  "majorité" actuelle du parti considèrent comme des "droitiers".
Ainsi donc, ceux qui reprochent à Sarkozy de flatter un électorat populaire potentiellement "frontiste", en parlant de l'identité nationale, se rendent coupables de la même dérive populiste et démagogique, gauchiste celle-là, en direction d'une frange de son électorat désabusée par les échecs de la gauche traditionnelle à réformer la société, à rendre le capitalisme un peu plus "social".
En tout cas, lorsque ces dérives verbales ne sont plus le fait de l'extrême gauche radicale, mais émanent du porte parole du principal parti d'opposition, on peut être inquiet et cela confirme largement les craintes que j'émettais (et que certains ont sans doute trouvé exagérées) quant à un climat politique pouvant déboucher sur l'adhésion à des solutions de nature totalitaire. "Racaille" et "canaille" appartiennent au même régistre nauséabond et on ne peut s'indigner lorsqu'il est employé par le Président pour désigner des voyous de quartier et le trouver pertinent quand il s'adresse à ceux que Mathieu appelle "enfoirés" et qui ne sont autres, selon lui,  que les "économistes, les têtes pensantes.. qui nous racontent des bobards" .
Quand on commence à désigner les intellectuels et les responsables de grandes administrations publiques de "canailles" à la solde du grand capital, on est sur une pente savonneuse.. et dangereuse ........
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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 11:19
Il s'est passé, samedi dernier, un fait troublant et significatif je crois : Au moment où la France gagnait son match de sélection à la coupe du monde contre l'Irlande, sans provoquer aucune manifestation de joie dans les quartiers nord de Marseille, une foule en colère, venue en grande partie de ces mêmes quartiers nord semble-t-il,  se répandait dans le centre ville et s'en prenait à tou ce qui bougeait, car l'équipe d'Algérie venait de perdre contre l'Egypte.
En 1986, lorque j'étais coopérant en Algérie, tout le monde supportait l'équipe de France et me félicitait, moi qui n'avait rien avoir avec les performances de nos joueurs, le jour où notre équipe avait battu le Brésil en quart de finale.
C'était en Algérie, un pays où les gens n'avaient pas, en tout cas à l'époque, de haine envers nous, malgré le mal que nous avions pu faire pendant la colonisation. Ils rêvaient tous, au contraire, d'obtenir un visa pour l'Hexagone et mes amis restés là-bas me disent que c'est toujours le cas, encore plus qu'auparavant même....
Mais nous ne sommes pas de l'autre côté de la Méditerrannée, et les réactions des Français d'origine algérienne sont différentes de celles que j'ai connues là-bas, et sans doute de leurs compatriotes qui voudraient bien, eux, vivre dans le pays honni par certains de leur cousins devenus citoyens Français ou titulaires d'un titre de séjour.
Samedi soir donc, le centre ville de la cité phocéenne était saccagé par une foule venue des quartiers nord, (encadrée sans doute il est vrai par quelques casseurs et caïds) en colère. Les casseurs étaient mécontents du sort que les Egyptiens avaient réservé à l'équipe d'Algérie, caillassée et harcelée par des supporters fanatiques à leur arrivée au Caire. Vous ne révez pas, ces émeutes n'ont pas été causées en relation avec des faits s'étant déroulés en France, ou pour un forfait perpétré par l'état français contre des Algériens hors de notre territoire. En côte d'Ivoire, les Français étaient pris à parti en raison d'une complicité supposée de la France avec la guérilla anti gouvernementale. Là, on peut comprendre, à la rigueur, quoique les commerçants et coopérants francais en résidence à Abidjan à l'époque n'aient été en aucune façon impliqués dans les conflits intra-nationaux en cours.
Pour ce qui concerne les "incidents" de samedi dernier, il s'agit bien de faits impliquant des Egyptiens (et peut-être les autorités égyptiennes) contre des Algériens, dans lesquels la population et les institutions françaises n'ont été nullement impliquées. Les commerçants dont les vitrines ont été cassées, les propriétaires de bateaux incendiés, la femme (d'origine maghrébine visiblement) que l'on montrait à la télé et dont la voiture avait été caillassée et l'enfant blessé, n'avaient bien entendu rien à voir avec le lynchage de l'équipe algérienne en Egypte. Qu'à cela ne tienne.. Le juste courroux des minorités vivant sur notre territoire et qui se sentent humiliées, laissées pour compte, s'exerce désormais à l'aveugle, au hasard, comme si la France ne pouvait qu'être responsable de tous les malheurs qui frappent, ailleurs, les peuples dont sont originaires certains français de souche étrangère. On ne se contente plus de brûler les voitures pour venger un jeune des cités qui s'est tué en s'enfuyant afin d'échapper à la police. On verra bientôt la juste colère des opprimés s'exercer contre les symboles de la république ou de simples citoyens se baladant dans la rue, en raison d'un tremblement de terre à Sétif ou d'une inondation au Sénégal ou d'un tsunami aux Commores.
La France est en passe de devenir, pour certains français issus de l'immigration comme on dit,  ce que "l'entité sioniste" était pour la télévision algérienne lorsque j'étais coopérant là-bas. Il ne se passait pas un jour sans que cette fameuse "entité sioniste" (notez bien : pas Israël, mais une "entité", pas un pays, un machin, un truc inventé par le grand satan occidental) ne fût rendue responsable d'un méfait commis contre les pays du Moyen Orient et du Maghreb : guerre, famine, crise économique, sécheresse, etc.....
En plein débat sur l'identité nationale, ça fait désordre. C'est Le Pen qui doit se frotter les mains, à quelques semaines des élections régionales, comme il doit se les frotter chaque fois que la Marseillaise est sifflée dans un stade.
J'entends déjà certains adeptes de la théorie du grand complot nous dire que ces événements ont été ourdis par des casseurs de la police pour donner raison à Sarko et à Besson d'avoir lancé le débat sur l'identité nationale..........
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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 08:06
Connaissez-vous Xavier Mathieu ? Pour ceux qui ne suivraient pas l'actualité, c'est le responsable CGT de Continental qui a donné (en direct devant les cameras de télé) le signal de destruction d'une sous-préfecture à ses ouailles en s'entendant dire au téléphone que les revendications des licenciés n'étaient pas acceptées.
C'est aussi celui qui traite Bernard Thibaut, le responsable de la CGT de "racaille" pour avoir refusé de de dire que la destruction de la préfecture était "légitime". C'était le 17 août à France info. Voici la citation : ""Les Thibault et compagnie, c’est juste bon qu’à frayer avec le gouvernement, à calmer les bases, Ils servent juste qu'à ça, toute cette racaille." 
C'est également celui qui, chez F.O.G (Franz olivier Gisbert), à l'émission  "A vous de juger", tient les propos suivants :
"La seule solution, c'est l'esprit révolutionnaire, c'est d'attraper tous ces enfoirés, les économistes, les têtes pensantes...qui nous racontent des bobards "
"Aujourd'hui la peur, elle est du côté des petits, mais un jour, elle va changer de côté, elle sera du côté des grands.."
"Nous le peuple, les salariés, les êtres humains" (et les autres, c'est quoi ? Des bêtes malfaisantes qu'il faut abattre ??? C'est  moi qui commente)
Si vous ne me croyez pas, cliquez sur le lien ci-dessous, et si vous ne voulez pas vous fader ce que disent Attali et Baveresse (des économistes, des enfoirés, des puissants, la racaille dirait Mathieu, c'est toujours moi qui commente..) avant l'intervention du délégué CGT de continental, faites glisser le curseur directement sur  le visage de l'intéressé.
 http://www.dailymotion.com/video/xb04yq_xavier-mathieu-face-a-jacky-attali_webcam
 
Le même Xavier Mathieu revient sans cesse dans ses interventions sur cette histoire de peur qui va changer de camp. Voilà ce qu'il dit chez Karl Zero :"Il faut faire changer la peur de côté". "Je dis aux gars de France Télécom : Faites leur peur".
Et aussi, toujours chez Karl Zero, en plus soft, en faisant l'apologie de José Bové : "C'est la vie qui me rend révolutionnaire. Avant j'étais écolo, j'allais à la pêche."
 
Bon, je comprends la détresse des gens qui perdent leur boulot, mais vous aurez compris que ce genre de posture ouvriériste qui fleure bon la testostérone fascisante, populiste et poujadiste en ce qu'elle décline les thèmes bien connus du "tous pourris" et du "le peuple a toujours raison contre les forts", n'est pas véritablement ma tasse de thé, Ce populisme est d'autant plus nauséabond qu'il s'inscrit dans un contexte partticulièrement malsain, dans lequel j'entends des gens gentils, autour de moi, pas particulièrement violents, tenir à peu près ce même discours contre tout ce qui pense, contre les politiques, les "responsables", etc, justifier la vioilence et la destruction au motif que c'est "la seule façon ce se faire entendre". Je ne pouvais m'empêcher de penser, en entendant Mathieu vitupérer les "têtes pensantes et les économistes" en face d'Attali qui est juif, économiste, et fut banquier à son heure, à des discours ouvrierristes qui ont pu être séduit, à une autre époque, pas si lointaine, où les banquiers juifs étaient désignés comme les responsables des malheurs de la classe ouvrière.
Désolé "camarades", mais quand j'entends Mathieu et ses sectateurs intellos (qui sont parfois des amis), lui pardonner ses violences verbales et ce passage à l'acte dans une sous-préfecture, ça me fout les chocottes.
Quand j'entends Mathieu (et encore plus des proches prendre sa défense..), je comprends comment la Terreur a pu se mettre en place, comment l'idée généreuse de communisme a pu se transformer en un totalitarisme sanglant, comment on a pu éliminer les gens porteurs de lunette au Cambodge, comment des profs de fac (des "mandarins" disait-on en 68") ont pu être humiliés et obligés de porter des bonnets d'âne devant des foules galvanisées par des discours à la Mathieu pendant la révolution culturelle chinoise, que justifie encore aujourd'hui un philosophe reconnu comme Badiou dans un livre à succès (l'hypothèse communiste).
 
Et qu'on ne vienne pas me dire encore que je suis obnubilé par l'extrême gauche et ses dangers, que l'anti-communisme fait le lit du fascisme ou est son allié "objectif". Que l'on ne me serve pas le slogan sartrien "l'anticommuniste est un chien"....
Les staliniens n'ont cessé d'utiliser cet argument dans le passé pour éliminer (ou disqualifier aujourd'hui), avant tout, leur camarades communistes ou de gauche comme eux, mais qui contestaient les dérives de leur propre camp.
Je suis aussi vigilant que ceux qui me reprochent mon anticomunisme primaire sur le danger d'extrême droite. Simplement, j'en parle un peu moins en direction de mes amis car nous sommes d'accord là-dessus et pas besoin de s'auto convaincre entre nous.
On  a bien raison de se méfier de Le Pen. Je ne vais pas le répéter en préambule de tout ce que je dis contre l'extrême gauche.
On est peut-être moins fondé, en ceci je plaide coupable, à penser que Sarko et le Pen c'est kif kif...
Encore un vieux procédé stalinien éculé : faire des alliés de gauche des ennemis objectifs de la classe ouvrière (kouchner, Lang, Rocard, Walls seraient,  en fait, de droite par exemple...) et, dans le même mouvement, faire des modérés, des centristes et des conservateurs, carrément des fachos. C'est pratique, ça a l'avantage d'être simple, d'être bien compris par les foules et de sommer les mous de "choisir leur camp"........
En revanche, je constate que la vigilance de certains est bien mince en direction d'une certaine extrême gauche (ou gauche extrême, ou gauche de la gauche comme on voudra), envers la montée de ce que j'appelle un populisme poujadiste de gauche, qui considère que tous les poltiques sont pourris et sans le dire n'ont d'autre solution à proposer à nos problèmes actuels que de couper des têtes, fût-ce symboliquement, que ce soit celle de Chirac, de Pasqua, de Villepin, etc..y compris celles de gens qui sont sur une ligne, disons social démocrate, qui seraient considérés dans tous les autres pays européens comme de gauche, mais qui, chez nous sont désignés comme des suppôts du libéralisme.
Il faut bien sûr juger les gens qui ont commis des forfaits ou détourné des fonds, La justice doit être la même pour tous, c'est vrai.
Mais ce qui est inquiétant et malsain, c'est cette obsession à vouloir punir, châtier, en laissant parfois penser au bon peuple qu'une "purification" de type "vertueuse" et "Robespierriste" est nécessaire à l'avènement d'une société nouvelle et apportera une prospérité au peuple en récupérant l'argent que les riches (les "têtes pensantes" de Mathieu) ont confisqué.
Pour revenir à Mathieu (le délégué CGT Terminator de prefecture aimant détourner à sa manière les formules sarkoziennes et les appliquant à la "racaille" patronale et dirigeante (on est pas loin de certains slogans nazis contre le complot des banquiers et des juifs opprimant le peuple), je note que pour désigner les opprimés, les salariés, le peuple, il dit "nous les êtres humains". Ca aussi ça me fout les chocottes. Ainsi donc, si les ouvriers, les salariés, ceux qui souffrent sont "les" (pas "des") êtres humains, que sont donc les autres pour Mathieu et ceux qui en font un nouveau José Bové sympa, tendance Groucho/prolo en bleu de chauffe ? Que sont "les têtes pensantes", les "responsables", les "Thibaut" ? De la racaille comme il le dit si bien ? Des animaux que le peuple doit abattre pour accéder au nirvana égalitaire ?
 
Je termine avec quelques petits passages de Camus (dans l'homme révolté, chapitre "la pensée de midi"), que certains récupèrent un peu trop à leur compte et auquel ils font dire le contraire de ce qu'il dit (Onfray par exemple, qui affirme que sa pensée était libertaire et anarchiste, eh ben vois donc...) On aura beau la tortiller dans tous les sens, la pensée camusienne ne va absolument pas dans le sens d'une solution révolutionnaire, bien au contraire. Autant il célèbre la révolte, légitime et humaniste, autant il pense que la révolution trahit l'esprit de révolte. Il suffit de le lire :
D'abord ce passage, qui illustre bien mieux que moi, ce que je tente d'exprimer en m'inquiétant de cette fureur à punir les puissants chez nos concitoyens. La grandeur de Mandela, entre autres, c'est d'avoir su pardonner à ses tortionnaires, sans toutefois abandonner la révolte contre l'injustice qui fut toujours la sienne. S'il avait répondu aux pressions qui lui demandaient la vengeance, que serait l'Afrique du sud aujourd'hui ???
Voici le passage de Camus, extrait du chapitre "la pensée de midi, dqns l'homme révolté :
"Ainsi encore de la justice et de la liberté. Ces deux exigences sont déjà au principe du mouvement de révolte et on les retrouve dans l'élan révolutionnaire. L'histoire des révolutions montre cependant qu'elles entrent presque toujours en conflit comme si leurs exigences mutuelles se trouvaient inconciliables...La liberté absolue, c'est le droit pour le plus fort de dominer. Elle maintient donc les conflits qui profitent à l'injustice. La justice absolue (ce que propose un peu un un Mondebourg par exemple, pourtant pas un "révolutionnaire"...c'est moi qui commente) passe par la suppression de toute contradiction : elle détruit la liberté. Il y a ainsi dans toute révolution, une fois liquidée la caste qui dominait jusque là (c'est le "attraper tous ces enfoirés de Xavier Mathieu.. et d'autres.... C'est toujours moi qui commente..), une étape où elle suscite elle-même un mouvement de révolte  qui indique ses limites et annonce ses chances d'échec (voir la mort de Robespierre et toutes les révoltes ouvrières dans les pays de l'Est..C'est toujours moi qui commente entre parenthèses)..... Il y a , semble-t-il, une opposition irréductible entre le mouvement de révolte et les acquisitions de la révolution .."
 
Et ce passage surtout, qui illustre très bien, je pense, ce qui est en train de naître (de renaître ?) chez nous malgré les dénégations de ceux qui nous disent que cette fois, c'est juré, "ça s'ra plus comme avant.....Les erreurs du passé ne se reproduiront plus, "puisqu'on vous le dit"........
"Aussitôt que la révolte, oublieuse de ses généreuses origines, se laisse contaminer par le ressentiment (ce que je constate précisément dans le discours dominant en ce moment, c'est toujours moi qui commente), elle nie la vie, court à la destruction et fait se lever la cohorte ricanante de ces petits rebelles, graine d'esclaves, qui finissent par s'offrir aujourd'hui, sur tous les marchés d'Europe, à n'importe quelle servitude. elle n'est plus révolte ni révolution, mais rancune et tyrannie"
 
Que cela est bien dit. Si l'on pense que camus parle d'une époque totalement révolue et de choses que l'on ne risque absolument pas de voir se réaliser chez nous, qu'ils me démontrent que je me trompe et que je fais de la parano, qu'il n'y a pas de haine et de ressentiment, de désir non avoué de couper des têtes chez certains responsables politiques d'extrême gauche qui absolvent Rouillan de tout ce qu'il a fait. Même chez des plus modérés, comme Mondebourg au PS, qui veut foutre beaucoup de monde en taule y compris, sans le dire, certains de ses camarades du PS, ont retrouve cette pulsion "vertueuse" et "purificatrice". Si j'osais, je comparerais Mondebourg à un Camille Desmoulins, avocat comme lui, comme lui séduit par la necessité de punir pour promouvoir la justice et la vertu, puis emporté et détruit lui-même par la logique des forces qu'il avait contribué à déchainer..
Les gens que j'entends autour de moi comprendre Xavier Mathieu, exonérer les ouvriers qui déversent des produits chimiques dans les rivières ou menacer de faire sauter leur usine, feraient bien de réfléchir à ce que sont devenus les gens généreux comme eux, qui ont soutenu au départ les révolutions qui les ont broyés, eux comme les riches, une fois que la colère des damnés de la terre était instrumentalisée par les "réalistes" qui veulent avant tout prendre le pouvoir et le conserver....
 
Pour moi, Xavier Mathieu (mais il est loin d'être le seul !) est le type même de ce que Camus appelle " ces petits rebelles, graines d'esclaves.... qui finissent par s'offrir... à n'importe quelle servitude",  pour peu qu'on leur garantisse un travail stable garanti à vie, en continuant à leur faire produire à perte des produits invendables, car obsolètes ou trop chers sur un marché ouvert et mondialisé.
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2 septembre 2007 7 02 /09 /septembre /2007 08:13

Ci-dessous un article des ""cahiers pédagogiques" auquel je souscris presque entièrement bien que ne partageant pas toutes les options politiques du rédacteur.
L'auteur se trouve être Pierre Frackowiak, un de mes collègues IEN encore en poste, qui eut le courage de s'opposer au ministre De Robien lorsque celui-ci, soutenu par les pires lobbys réactionnaires et une partie des syndicats de gauche, voulut réintroduire la bonne vieille méthode syllabique de papa.
Lors d'un talk show télévisuel, il fut même mis en demeure par le ministre et l'infâme Brighelli (l'auteur du non moins infâme brulôt, "la fabrique du crétin), de dire à la France entière s'il comptait, dans sa circonscription, imposer aux instits (comme si un IEN pouvait "imposer" quoi que ce soit d'ailleurs..) les directives ministérielles sur le retour à une stricte méthode par déchiffrement oral des syllabes et des lettres.
Le ministre m'expliquera, entre autres, comment lire et oraliser correctement la phrase suivante, "Les poules du couvent couvent", en se contentant de mettre des sons sur les suites de lettres. ", ceci sans avoir recours au sens qui seul permet de prononcer le premier "couvent" /kuvan/ et le second /kuv/.
De la même manière, si le premier "les" se prononce /le/; pourquoi le second (celui de "poules") ne se prononce-t-il que /l/ ?
Voir à ce sujet les travaux de Nina Catach, seule description scientifique de ce qu'elle appelle "le système mixte d'écriture du français, qui montrent que notre langue se compose à 85% de phonogrammes (graphèmes qui codent des sons). Donc pas question, bien sûr, de ne pas apprendre la correspondance grapho-phonémique. Mais s'en tenir là, et ceci dès le début de l'apprentissage, serait une absurdité, car la langue franaçise se compose également de 12% de "morphogrammes", c'est à dire de suite de lettres codant du sens et non des sons, des graphèmes qui ne se prononcent pas mais font sens, comme les terminaisons du pluriel par exemple. Elle se compose également de lexicogrammes, qui eux codent également du sens (champ/chant)
 Et c'est précisément ces exceptions aux règles de correspondance graphie/son, qui déroutent l'apprenti lecteur et lui interdisent de passer à une lecture courante si l'on ne le familiarise pas très tôt sur le fait que tout ne peut être lu en associant consonne et voyelle, syllabe après syllabe. 
Et d'ailleurs, l'un des pbs majeurs rencontrés par l'enfant dès les débuts de l'apprentissage c'est comment découper l'écrit (par groupe de deux lettres ou de trois ? ou plus ?), car en effet "p-a" se prononce comme on sait, mais que dire de "p-a-i" ? Et de p-a-i-n" ? La plupart des élèves en difficulté connaissent très bien la "musique" des lettres, ont très bien compris le principe d'association des lettres et des sons, mais s'acharneront à découper par groupe de deux syllabe et liront "pain" /pa-hein/  
Autre exemple, si l'on a appris que la suite "e-r" se prononce /ère/ comme dans le mot "fer", comment prononcer le mot "terminer" où la même suite est rencontrée deux fois mais avec des prononciations différentes ?
Un dernier exemple ? (mais on pourrait en donner des milliers...).
Comment prononcer correctement la suite de mots : m-i-l-l-e dans les mots "mille" et "famille", si l'on s'en tient à une simple correspondance écrit/oral ?
Enfin et surtout, comment se passer, même dans le cadre d'une approche dite "analytique" - en réalité synthétique car partant de l'unité, (chaque lettre séparément), pour aller au tout, (la syllabe ou le mot ) - d'une dose (fût-elle infime) de globale pour des mots à très grande fréquence (dans, et, est, maman, femme, j'ai, maison, monsieur, femme, lait, etc...) indispensables aussitôt que l'on veut faire lire des phrases (et non des listes de mots décontextualisées) ne pouvant être oralisés correctement si l'on s'en tient à  une stratégie unique de déchiffrage de syllabes ou dont l'étude ne peut intervenir que beaucoup plus tard dans l'année dans le cadre d'une progression basée sur l'apprentissage des sons et des graphies codant ces phonèmes.

Et non, messieurs les conservateurs, de gauche comme de droite, ce n'est pas une insuffisance dans la capacité à déchiffrer qui interdit l'entrée dans une lecture courante, c'est au contraire la fossilisation dans une stratégie exclusivement syllabique qui ne permet pas l'accès à la compréhension des textes.
Nous avons , il est vrai, un taux d'illettrisme trop important, mais il est à peu près semblable dans tous les pays développés, comme si nos sociétés avaient atteint un seuil presque incompressible en deça duquel il est difficile de descendre. 
Les pays comme la Finlande ou la Suède, qui ont réussi à faire baisser ce taux de manière significative (il ne s'agit que de quelques points en pourcentage  de toutes façons, voir les évaluations internationales PISA !!!!!) ne l'ont pas fait par un retour à de vieilles lunes pédagogiques, ni par une diminution drastique des effectifs de classe ou la dotation en "moyens" supplémentaires d'ailleurs,  seuls remèdes contre l'échec scolaire envisagé par la majorité de nos syndicats. Ces pays scandinaves obtiennent ces résultats en consacrant à l'éducation une part du PIB moins importante que nous  ... Ils ont obtenu quelques succès en convaincant les maîtres de mieux gérer la diversité des élèves d'une même classe dans le cadre d'une pédagogie plus....  "différenciée" (je lâche ce gros mot qui fâche même les plus progressistes de nos enseignants), ou bien de manière pragmatique et sans faire comme chez nous du champ pédagogique une guerre de tranchées idéologique opposant progressistes anti-filières à réactionnaires "sélectifs", en n'hésitant pas, lorsque la différenciation montrait ses limites à faire progresser tout le monde au sein d'une même classe, à créer certaines filières ou groupes de niveaux à l'intérieur des établissements.
Je souhaite bien du plaisir à messieurs les brontausoriens, de quelque bord politique qu'ils soient, à quelque échelon hiérarchique de l'institution où ils sévissent, s'ils espèrent résoudre les pbs d'illetrisme par un traitement de choc à la nostalgie ou par un combat de bunker contre toute mesure visant. à éviter le nivellement par le bas et à faire en sorte que chacun progresse à son rythme, au sein d'une même classe ou dans des structures plus diversifiées et plus souples que le groupe classe.
Les tenants de la nostalgie ne manquent d'ailleurs pas de contradictions ou de perte de mémoire quant aux compétences supposées des anciens écoliers :
- A-t-on oublié que les instituteurs choisissaient les élèves qu'ils présentaient au certif et que le niveau de ceux qui ne le passaient pas (et qui constituaient une majorité !!) n'a jamais été évalué ? Si l'on s'amuse à relire certaines lettres des poilus de la grande guerre à leur fiancée ou à leur parents, il y a là un continent inexploré qui serait de nature à nous prémunir contre nos croyances naïves dans les vertus des anciennes méthodes.
- Ceux qui préconisent l'adoption d'une méthode de lecture strictement syllabique  sont souvent les mêmes à regretter l'orthographe "phonétique" des élèves en difficulté, sans voir que c'est précisément le passage rapide à une reconnaissance globale et automatique des mots et l'abandon précoce du déchiffrement qui est de nature à faire disparaître ce type de fautes. Les erreurs orthographiques de type phonétique (poulet au lieu de boulet) sont assez rares passé le CE1. Ce sont les autres qui posent le plus de problèmes, celles qui précisément ne sont pas causées par une approche globale. Il faudrait d'ailleurs plutôt parler de méthode mixte, car n'en déplaise à monsieur le ministre et aux sectateurs de la méthode Boscher, je n'ai jamais rencontré d'approche globale pure dans les classes, les instits n'ayant jamais renoncé (et heureusement !!! ) aux progressions phonémiques, ceci même lorsque des pressions hiérarchiques institutionnelles (la plupart du temps isolées et minoritaires) les incitaient plutôt à adopter des méthodes dites exclusivement "naturelles" ou "par les albums"
En attendant, je vous conseille vivement la lecturetdu texte dont il est question en cliquant sur le lien ci-dessous

http://educpol.over-blog.com/article-12102675-6.html

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