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Pour écouter les 2 chansons en question, cliquer sur les liens ci-dessous :

Which side are you on

What are we fightin' for ?

 

La chanson, c'est bien de la littérature non, puisque Dylan a eu le prix Nobel ? Fort de cette conclusion, hâtive peut-être mais peu importe, et comme en France tout se termine par des chansons, je m'empresse de vous citer ce passage de "Swinging mai 68" dans lequel il est question de deux airs peu connus chez nous, mais que l'on entendait beaucoup dans les manifs et les concerts, en 68 et 69, à Woodstock notamment pour ce qui est de la seconde :

"Grâce à ce nouvel ami, autrement plus intéressant que son compagnon de virées dans le West End, il avait été introduit dans des milieux moins superficiels. Il prenait conscience de l’existence d’une autre jeunesse, qui ne se contentait pas de s’étourdir de musique pop et des lumières de la ville. Ces gens-là ne crachaient pas sur les Beatles et les Stones, certes, mais ils écoutaient également des chanteurs d’outre-Atlantique ignorés par les médias et les DJ de boîtes à la mode. Les nouveaux amis de JC privilégiaient les textes qui contenaient des messages sociaux, contestaient l’ordre établi et protestaient contre la politique étrangère des ÉtatsUnis et de leur allié inconditionnel, le Royaume-Uni. Avec son nouveau cercle de connaissances, Jean-Charles fut introduit dans l’univers de grands anciens, comme Woody Guthrie, le chantre des luttes syndicales de la Grande Dépression. Lors de « bœufs » au cours desquels des guitaristes amateurs rivalisaient à grands coups de protest songs (chansons engagées), il entendit parler avec ravissement de l’existence d’une célèbre ballade, écrite dans les années trente par la femme d’un mineur du Kentucky à la suite d’une grève réprimée violemment par le shérif et des nervis payés par les patrons. Le refrain du brûlot musical composé par Florence Reece en mémoire de sa gueule noire de mari, un leader du "mouvement syndical, martelait un slogan qui devint rapidement l’hymne de certaines luttes ouvrières de la Grande Dépression aux USA. Mais il fut également adopté au-delà des frontières, et plus tard, par des foules moins prolétaires. JC l’entendit scandé à plusieurs reprises par ceux qui battaient le pavé dans certaines manifestations estudiantines auxquelles il participa l’année suivante. La rengaine portait le titre du fameux mot d’ordre, Which side are you on (70), et il n’était pas rare qu’elle fût reprise en chœur dans le pub fréquenté par Pete et ses amis, en guise de protestation contre la loi sur les heures de fermeture des débits de boissons. Ladite loi était en effet considérée comme inique par tous les fêtards qui se voyaient jetés à la rue à onze heures et qui voulaient continuer à en découdre au comptoir avec leur pinte de bitter (71)
Lors de ces jam-sessions à l’anglaise, on fit entendre à l’assistant de français, ou on lui joua à la guitare, des airs qui ne passaient pas encore sur les ondes, encore moins à la télévision, et notamment un autre hymne protestataire contre la guerre du Vietnam. Celui-là deviendrait mondialement connu après avoir été hurlé en cœur par la foule en délire au festival de Woodstock, deux ans plus tard. Dans le refrain, Country Joe Mac Donald se gausse de l’irresponsabilité des va-t-en-guerre américains en invitant le public à reprendre avec lui : « Et c’est un, deux, trois, pourquoi est-ce qu’on se bat ? Me d’mande pas, je m’en balance, le prochain arrêt, c’est le Vietnam. Et c’est cinq, six, sept, ouvre grand les portes du paradis, c’est pas le moment de s’poser des questions, des questions, youpi, on va tous y passer ! (72)"

70 - « De quel côté es-tu ? » 
71 - Bière amère, rousse, la plus consommée dans les sixties, détrônée désormais par les bières continentales, moins chères.
72 - The « Fish » Cheer/I feel like I’m fixing to die rag. "

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Published by jcfvc

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