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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 11:46

shame.jpgJe suis allé voir Shame après avoir lu, sur l'officiel des spectacles, un article, qui, évidemment, mettait en avant le thème de l'addiction sexuelle du héro, ceci sans doute pour appâter le chaland un peu voyeur que je suis.

Je ne savais rien d'autre sur le film, ni sur le réalisateur, dont je ne connaissais ni la carrière d'artiste, de vidéaste plasticien, ni son premier essai dans le monde du cinéma, racontant la grève de la faim du terroriste (ou militant si l'on préfère..) Irlandais Bobby Sands.

J'ai donc vu Shame en parfait candide, sans que mon jugement soit parasité par ce que j'avais lu aparavant.

Malgré l'évidente beauté des images et de certaines scènes, la qualité de la bande son, l'interprétation de Michael Fassbender et des autres acteurs, il faut bien reconnaître que je me suis globalement ennuyé et que la motivation libidineuse peu avouable qui m'a fait choisir ce film n'a pas trouvé son compte.

Cela était sans doute voulu par le réalisateur, qui multiplie les scènes de baise, mais en montrant avant tout l'insatisfaction qu'elles procurent aux partenaires et particulièrement à son pesonnage principal. Contrairement à ce que dit la critique, je pense qu'il y a bien une certaine complaisance à montrer le sexe, même si cette "accumulation" (technique employée dans certaines installations d'artistes contemporains, comme l'est Mc Queen avant de s'intéresser au cinéma justement ...) n'est pas destinée à nous émoustiller mais au contraire à nous faire comprendre la frustration qu'elle procure à son personnage. 

Il faut en effet reconnaitre, malgré la plastique irréprochable de l'acteur  principal et de ses partenaires féminines, qu'il n'y a aucune tentation à faire dans l"érotisme facile dans ce film, encore moins à donner dans la pornographie. Mais ne pouvait-on raccourcir certaines scènes sans nuire à la démonstration, qui devient, à force de redondances, un peu laborieuse ? On pense en particulier au travelling du jogging (qui, lui, n'a rien de sexuel), encensé - à tort à mond avis - par certains critiques, ou bien encore à l'introduction où l'on voit le héro se lever, puis uriner de dos après nous avoir généreusement montré ses superbes et impressionants organes génitaux... Il y a aussi l'interlude musical, pendant lequel la soeur de Fassbender interprète un standard connu d'une manière extrêmement lente. Ok, d'accord, on voulait nous montrer que, pour elle comme pour son frère, et contrairement à ce que promet la chanson "New york New York",  "c'est pas gagné pour tout le monde", même à Manhattan.... Je n'ai pas chonométré, mais avait-on besoin, pour s'en convaincre, des cinq bonnes minutes, je crois, nécessaires à l'interprète pour aller jusqu'au bout de ce tube de Barbara Streisand ? Les thèmes abordés pouvaient l'être plus légèrement et sobrement, sans toutes ces "longueurs". D'habitude, j'ai horreur de ce mot, qui constitue généralement la seule critique émise par le spectateur moyen qui ne veut surtout pas s'ennuyer au ciné, mais pour une fois, je trouve que la phrase "Il y a des longueurs", s'impose dans sa banalité...

D'une manière générale, la critique est très élogieuse. Voir en particulier cet article, de la rubrique cinéma de l'Humanité" (http://www.humanite.fr/culture/shame-ou-l%E2%80%99homme-des-vallees-eperdues-485323), qui parle de chef d'oeuvre et d'un "Fenêtre sur tour", faisant allusion au film d'Hitchcock et aux ébats d'un couple copulant au vu de tous dans un building voisin.

Tout ce que dit le journaliste est vrai, il a probablement raison, mais je reste quand même sur ma faim...... Est.-ce un effet d'un puritanisme  non assumé chez moi,  mais pour une fois, je dois avouer que le parti pris sytématique "d'accumuler" (une des opérations plastiques utilisées dans l'art contemporain, voir Warhol... et Mc queen ?) les scènes de consommation triste de sexe, afin de démontrer l'insatisfaction existentielle que provoquent chez le héros sa quête  pathétique, m'ont mis mal à l'aise.

La seule scène de baise vraiment utile je crois, est celle où le personnage essaie d'établir une relation autre que purement physique avec une collègue et pendant laquelle il a une panne : Il ne peut plus baiser qu'avec des putes ou avec des filles rencontrées par hasard dans des bars ou dans le metro, avec lesquelles l'aventure n'ira pas au-delà d'un coït furtif, triste et unique.... Très belle scène, très bien filmée, qui nous renvoie, nous autres "mâles", à notre fragilité et à la contradiction fondamentale (incontournable ?) entre nos fantasmes les plus glauques et notre désir (tout aussi inassouvi pleinement), d'amour et de tendresse avec une (ou des..) partenaires que l'on respecte et apprécie pour autre chose que leur potentiel érotique.

Malgré ces réserves, je pense que ce type en a sous la pédale. Il nous pondra peut être prochainement le "chef d'oeuvre" que n'est pas Shame à mon avis malgré l'éloge quasi unanime de la presse.. Il faudrait que j'aille voir le film consacré à Bobby Sands, qui fut primé dans les divers festivals, et que je m'intéresse à son oeuvre de vidéaste plasticien, qui me fera peut-être mieux comprendre le fim et en quoi Shame fait penser certains critiques à une "installation cinématographique". J'avoue ne pas avoir perçu, et continuer à ne pas percevoir, cet aspect des choses....   A moins que l'aspect très répétitif de certaines vidéos exposées dans les musées d'art contemporain, soit le procédé qui a inspiré MC Queen dans la réalisation de Shame. Il faudrait voir si ses vidéos utilisent ce procédé, qui peut être pertinent en art plastique, mais pas forcément transférable au septième art....

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